mardi 19 août 2014

Les vraies raisons de la guerre israélienne contre Gaza

Tel-Aviv, qui se présente toujours en victime, voudrait faire croire que son but est de détruire des tunnels. En réalité, l’objectif politique est de diviser à nouveau les Palestiniens et empêcher la création d’un État.

Vingt-cinq jours de guerre aujourd’hui contre la bande de Gaza. L’armée israélienne ne retient plus ses coups. Plus de 1 330 Palestiniens ont été tués et au moins 7 200 blessés. Des quartiers entiers de Gaza-ville ont été détruits, des villes comme Beit Hanoun ont été réduites à l’état de ruines. Des centaines de milliers de personnes sont obligées de trouver refuge dans les écoles de l’ONU, toutes peu sûres.
Si l’on en croit la propagande officielle du gouvernement de Tel-Aviv, tout aurait été déclenché par le rapt puis le meurtre de trois jeunes étudiants d’une colonie de Cisjordanie. Selon Benyamin Netanyahou, le Hamas serait responsable, il faut le détruire. Il savait pourtant depuis le début que la direction de ce mouvement palestinien n’était en rien impliquée dans ces odieux assassinats. Le prétexte était tout trouvé pour une nouvelle guerre, approuvée par les chancelleries occidentales, Washington et Paris en tête, sous prétexte qu’Israël avait le droit de se défendre. Et les Palestiniens le droit de mourir, si l’on comprend bien  ! Si l’on en croit Netanyahou, l’opération israélienne viserait à détruire les tunnels qui passent sous la frontière. Comme s’il découvrait cette réalité  ! Pourquoi alors mène-t-il cette guerre et pourquoi précisément maintenant  ?
Celle-ci n’a pas été déclenchée n’importe quand. Elle survient alors qu’après près d’un an, les «  négociations  » menées entre Palestiniens et Israéliens sous l’égide des États-Unis (souvent dans le plus grand secret des thèmes traités et des arguments avancés par les deux parties) ont échoué. Elles ont échoué parce qu’Israël a refusé de stopper son processus de colonisation des terres palestiniennes et n’a même pas respecté ses engagements quant à la libération d’un dernier contingent de prisonniers. Comment discuter des frontières du futur État palestinien quand c’est la politique du fait accompli qui prévaut sur le terrain  ? Année après année, sous prétexte de constructions dans le cadre du «  développement naturel des colonies  », celles-ci s’agrandissent et finissent par constituer un continuum que Tel-Aviv considère alors comme des blocs de colonies qu’il conviendrait d’annexer à Israël, réduisant toujours la Palestine, la transformant en un archipel non viable économiquement et politiquement. D’où l’importance de l’arrêt de la colonisation.
Autre argument avancé jusque-là en substance par Israël dans ses «  discussions  » avec l’Autorité palestinienne (juridiquement c’est l’OLP qui est le signataire de tout accord)  : vous ne rayonnez que sur la Cisjordanie, vous ne contrôlez pas Gaza, donc vous n’êtes pas représentatifs. L’annonce de la réunification palestinienne scellée entre toutes les organisations palestiniennes – y compris, donc, le Hamas – a résonné comme un coup de massue dans la tête des dirigeants israéliens. L’argument tombait de lui-même  ! Cette division, politiquement mortelle pour le mouvement national palestinien, faisait les beaux jours de Tel-Aviv.
Le calcul cynique de Netanyahou
L’unité retrouvée, un processus s’enclenchait visant à l’intégration des mouvements islamistes au sein de l’OLP. Le Hamas et le Djihad islamique, de facto, reconnaîtraient ainsi les accords passés avec Israël, ce qui est une forme de reconnaissance. De cela, Netanyahou et sa coalition d’extrême droite – où certains partis sont d’ailleurs opposés à la création de l’État palestinien sans que personne parmi les Occidentaux n’y trouve à redire – n’en veulent pas. Le but est de conserver et d’étendre les colonies en Cisjordanie, de poursuivre la captation des terres et des puits palestiniens par la construction du mur de l’apartheid et surtout de contrôler les approvisionnements en eau, via le Jourdain et les nappes phréatiques.
Quoi de mieux qu’une guerre pour attiser les haines, rendre les populations, meurtries, opposées à toute paix avec un tel voisin, diviser à nouveau les organisations politiques et renvoyer la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale aux calendes grecques  ? C’est le calcul cynique de Netanyahou. Voilà pourquoi il a déclenché la foudre sur Gaza. Malgré les morts et les destructions, il pourrait néanmoins être mis en échec. Le peuple palestinien n’est pas prêt à se diviser de nouveau.
Source : http://www.humanite.fr

Le sommet Afrique/Etats-Unis : pour le contrôle des ressources africaines

Les 5 et 6 août, la capitale des Etats-Unis, Washington, a été le lieu d’un évènement historique : le premier Sommet de chefs d’Etat d’Afrique et des Etats-Unis.

La démocratie et les droits de l’homme : grands absents du Sommet
La démocratie et les droits de l’homme ne seront pas parmi les objectifs du Sommet, en dépit de la propagande habituelle des Etats-Unis. En effet, de nombreux dictateurs patentés et violateurs des droits humains feront partie des chefs d’Etat qui sont invités à Washington. Il serait fastidieux de les citer tous. Mais parmi eux, on comptera Paul Biya du Cameroun, Idriss Deby Itno, du Tchad, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, de Guinée Equatoriale, au pouvoir depuis 1979, après avoir assassiné son propre oncle ! Et que dire alors de Blaise Compaoré du Burkina Faso, assassin de Thomas Sankara et d’autres valeureux fils du pays des hommes intègres ? Voilà un vulgaire assassin, devenu « chef d’Etat », puis dictateur sanguinaire au service de la Françafrique. Après plus de 27 au pouvoir, il veut faire modifier la Constitution de son pays pour rester au pouvoir, dans le but évident d’éviter à répondre à la justice pour les meurtres et assassinats qui ont jalonné son long règne de terreur. D’autres encore parmi les invités d’Obama sont des « héritiers » de dictateurs défunts, comme Faure Gnassimbé du Togo ou encore Ali Bongo du Gabon. Enfin, il y aura des présidents qui doivent leur pouvoir à des interventions étrangères, comme Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire.
Et dans la plupart de ces pays, les droits de l’homme sont allégrement violés au vu et au su des « champions » de la démocratie et de la liberté et avec leur complicité. Mais les violateurs des droits humains africains seront en de bonne compagnie. Barack Obama aura du mal à leur faire la leçon, étant donné le bilan exécrable des Etats-Unis dans ce domaine. Le soutien inconditionnel au génocide des Palestiniens perpétré par l’Etat terroriste d’Israël suffirait à lui seul à disqualifier les Etats-Unis à se dresser comme « défenseurs » des droits humains. Mais les révélations de Wikileaks et celles de Edward Snowden sur les tortures et autres pratiques inhumaines perpétrées par les Etats-Unis à travers le monde sont venues s’ajouter aux atrocités et barbaries commises par les troupes yankees dans l’Irak occupé et dont le monde entier a été témoin il y a quelques années de cela.
La course pour le contrôle des ressources africaines
En réalité, l’un des objectifs majeurs du Sommet sera pour les Etats-Unis de tenir un discours mielleux sur les « bienfaits » du commerce et des investissements dans le but d’avoir encore plus d’accès aux ressources du continent africain. Cela explique la pléthore de représentants du secteur privé, tant du côté africain que celui des Etats-Unis, à ce Sommet. Comme on le sait, les multinationales de ce pays se sentent « distancées » par les entreprises des pays « émergents » et même d’Europe, dans la course pour le contrôle des immenses ressources de l’Afrique. Et dans certains milieux du capitalisme en profonde crise, d’aucuns pensent que l’Afrique est devenue la nouvelle frontière de la mondialisation capitaliste et qu’elle détiendrait les clés de « sortie de crise ». Lors de sa visite au siège de l’Union africaine à Addis Abéba, en janvier 2014, le Premier ministre japonais Shinzo Abe avait déclaré : « Avec le potentiel que lui donnent ses ressources, avec sa capacité de croissance économique, l’Afrique est aujourd’hui un continent qui porte les espoirs du monde ». Ainsi le capitalisme en crise attend de l’Afrique qu’elle lui fournisse les solutions à la sortie de crise…grâce à l’exploitation de ses richesses au détriment de ses propres peuples ! Rappelons-nous le rapport du sénat français, rendu public en octobre 2013 et dont le titre à lui seul est sans ambigüités : "L’Afrique est notre avenir". C’est-à-dire « l’avenir » de la France et certainement et d’autres pays occidentaux, mais pas celui des peuples africains ! Ainsi, à Washington, il sera beaucoup question d’investissements, de « partenariats public-privé », de « liberté de commerce » et « d’aide ». Tout cela dans le but d’ouvrir grandes les portes d’entrée des économies africaines pour les livrer à l’appétit insatiable des multinationales yankees. Déjà l’on sait que le pétrole brut africain fait partie des priorités des Etats-Unis dans leur politique de diversification de leurs sources d’approvisionnement visant à diminuer leur dépendance à l’égard du pétrole du Moyen-Orient, région devenue plus volatile et de plus en plus hostile à l’impérialisme occidental, comme le montrent les réactions actuelles suite à l’agression de l’Etat sioniste et les massacres de milliers de Palestiniens. Dans la mise en œuvre de leur stratégie, les Etats-Unis cherchent à installer sur le sol africain le quartier général de leur projet de militarisation du continent, appelé AFRICOM ou « Africa Command ». Le prétexte apparent est « d’aider » les pays africains dans la « lutte contre le terrorisme ». Mais en réalité, AFRICOM vise à assurer la sécurité des investissements et des approvisionnements des Etats-Unis. Et l’implantation du quartier général d’AFRICOM en Afrique, surtout dans la région du Golfe de Guinée, riche en pétrole, leur donnerait un avantage stratégique pour contenir leurs rivaux potentiels, notamment la Chine.
L’ombre de la Chine
C’est un secret de Polichinelle que l’ombre de la Chine planera sur le Sommet de Washington, qui est en vérité une réponse des Etats-Unis à la montée en puissance du géant asiatique en Afrique. La Chine est devenue une obsession pour tous les pays occidentaux et le Japon, qui voient d’un très mauvais œil le resserrement de ses liens économiques avec l’Afrique. L’on se souvient des attaques à peine voilées de Barack Obama contre la Chine lors de sa visite de plusieurs pays africains en 2013. La visite du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, rappelée plus haut, avait le même but : contrer la Chine. Quant à l’Union européenne, cela fait des années qu’elle essaie d’imposer aux pays africains son agenda de « libre-échange », frauduleusement appelé « accord de partenariat économique » (APE). Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont apparemment décidé de capituler face aux pressions, menaces et change de l’UE en acceptant de signer les APE dans quelques semaines. Toute cette agitation occidentalo-japonaise vise à contrer la Chine, perçue comme le plus grand obstacle au maintien de l’hégémonie économique et géostratégique de ce que le Pr. Samir Amin appelle la « triade impérialiste » (Europe, Etats-Unis et Japon).
Le génocide du peuple palestinien entachera le Sommet
Cette triade impérialiste constitue le principal soutien de l’Etat sioniste dans sa stratégie d’extermination du peuple palestinien. Et le Sommet de Washington sera immanquablement terni par les atrocités quotidiennes commises par l’Etat terroriste Israël à Gaza. La complicité des Etats-Unis dans ces atrocités fait que les mains de Barack Obama sont tachées du sang de milliers d’innocents Palestiniens, dont plus de 300 enfants, assassinés de sang froid par l’armée israélienne équipée par les Etats-Unis. Ainsi donc, les présidents africains qui défileront à Washington serreront-ils les mains tachées de sang du président américain, complice d’Israël dans le massacre de milliers de Palestiniens. Si Israël continue de défier le monde entier et de rester sourd aux appels venant de toutes parts, c’est parce qu’il sait qu’il peut compter sur le soutien et la protection des Etats-Unis, quoiqu’il fasse. On l’a vu lors du vote de la Résolution du Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies : les Etats-Unis étaient le seul pays à voter contre dans le seul but de défendre Israël !
Conclusion
Il est fort à parier que le Sommet de Washington n’apportera pas grand-chose aux peuples africains. Certes, les chefs d’Etat qui y prennent part mettront l’accent sur son « succès » et sa « réussite ». Mais peu de gens les croiront. Du point de vue des Etats-Unis, le seul et unique but de ce Sommet est de chercher à mettre les ressources de l’Afrique entre les mains des multinationales nord-américaines pour essayer de « rattraper le temps perdu » au profit des pays « émergents ». Et qu’ils le veuillent ou non, deux ombres planeront sur ce Sommet : celle de la Chine et celle des massacres quotidiens d’innocents enfants palestiniens par un Etat terroriste soutenu par leur hôte : Barack Obama !

Moctar le panafricain

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